SORTIE RAQUETTES 2015

 

Samedi 07 mars 2015

Ciel bleu, neige blanche, la météo est d’aplomb … sauf les ânes de la maison qui au lieu d’être gris sont marrons !

C’est de la Garbure que nous partons pour une nouvelle aventure. Gîte du village d’Etsaut, au cœur de la vallée d’Aspe, il faut être guidé pour le trouver.  Au départ, nous sommes 16 « accros », munis de raquettes et bâtons, nous franchissons la frontière espagnole sans obstruction et nous retrouvons au départ d’une balade qui doit nous mener au Lac d’Estaens … et à la mujer muerta ! Drôle de nom, nous allons faire attention, au cas où cela donnerait de mauvaises intentions à nos compagnons.

A peine franchi un ruisseau caché  à cause du manteau enneigé, une raffarinade me vient à l’esprit : «la route est droite mais la pente est forte ». Pas la peine de faire des échauffements, la chaleur vient en marchant ! Et grimpe que je te grimpe, peu de plage de repos, nous ne sommes pas encore en haut ! Stéphanie, notre jeunette, a le rose aux pommettes, Francis, notre vétéran, est couvert jusqu’aux dents. Tandis que  Claude part  à la recherche de son appareil photo perdu !  Au loin, des groupes se dirigent dans la même direction que nous, dans cet univers immaculé nous ne sommes pas isolés.  Après deux heures d’effort, en contrebas nous imaginons le Lac dont la surface neigeuse n’a guère été marquée par des traces audacieuses. Pourquoi faire plus malin ? Comme tout le monde nous contournons notre chemin. En surplomb, des rochers s’offrent à nos fesses pour un pique-nique prolongé. C’est toujours une heureuse surprise de découvrir que nos garçons tirent de leurs sacs des litrons ! Arrivée bruyante d’espagnols, ils tournent, ils virent, plus de canapés pour se délasser, ne restent que des tabourets ! Peu rancunier, l’un deux se propose pour nous tirer le portrait.

Revenir par la vallée ? Même pas envisageable pour nos guides expérimentés ;  aucun danger, c’est par les crêtes que nous rejoignons le goulet. Quelle bonne idée ! Une vue circulaire, un paysage lunaire, des glissades acrobatiques pas toujours contrôlées, le bras de Françoise en ressort quelque peu balafré ! Plusieurs pieds sont échauffés, les ampoules commencent à éclairer. Arrivé au parking, le groupe n’a pas envie de rentrer, direction la Gare de Campfranc désaffectée à tout jamais. Un monument si démesuré que l’on a peine à comprendre la finalité. C’est dans un bar de la localité que nous buvons à notre santé !

Soirée tranquille à la Garbure, au dîner Alain doit chanter, en grand timide qu’il est ( !) il n’a pas osé … et pourtant on lui a promis de ne pas le regarder mais seulement d’écouter !

 

Dimanche 08 mars 2015

Ghislaine déclare forfait, ses ampoules ont eu raison de sa bonne volonté. Avant de partir vers les Aiguilles d’Ansaberre, c’est au bar du village que nous prenons un dernier café.

Le parking du départ est saturé, normal avec un temps aussi ensoleillé. Aujourd’hui, c’est la journée de la femme. « Nos » hommes très galants mais avec un peu d’excès ne cessent de nous la fêter. Emporté par son élan généreux, Alain en fait profiter deux randonneuses, lesquelles ne tardent pas à engueuler leurs maris contrits de n’y avoir pensé. Aujourd’hui, la montée est plus régulière, de toute part des coulées énormes constituées d’arbres arrachés, terre emportée, rochers détachés. Un cahot indescriptible stigmate des chutes des semaines écoulées. A tel point que de la cabane, but de notre virée, n’émerge qu’un toit éventré et une girouette à quelques mètres plantée. Des rochers balayés et nous voilà installés. A ce moment, les jours se suivent et se ressemblent. Pique nique ensoleillé, vin servi frais, discussion animée, la vie est belle ! Voilà qu’Alain, si timoré hier soir, retrouve la mémoire et nous sort de son répertoire une chansonnette qui ferait pâlir plus d’un chanteur d’opérette.

A peine la descente amorcée, Serge du fond de sa besace nous sort son flasque. Un petit coup de génépi et c’est reparti ! L’humeur des uns et des autres est joueuse, Clo-Clo et ses Claudettes se cherchent et se trouvent. La neige devient « un jouet extraordinaire ». Pour notre trio « il fait beau ! il fait bon ! y’a que le printemps qui chante ! »

Le soleil est encore très haut lorsque nous arrivons aux voitures. Bien sûr, il y a quelques courbatures, des visages plus ou moins écarlates, mais surtout des sourires de plaisir, signe d’une envie de revenir.   

 

 

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando