Vendredi 7 février – Alerte, restez confinés ! par les temps qui courent, un tel message fait flipper ! Figurez-vous que notre séjour dans les Pyrénées a failli débuter et se terminer à Castelculier ! Flo, prise d’une frénésie téléphonique, appelle tous les services publics … « excusez-nous dit la mairie, ce n’est qu’un test ! » Légèrement rassurées, c’est avec presqu’une heure de retard que nous partons, décidées à braver tous les dangers. Bon ! la route est un peu longue, le gps de Flo et le mien sont en désaccord, nous arrivons tout de même à bon port … L’essentiel est d’éviter le piège des 2 voyelles, sous aucun prétexte il ne faut confondre Seix et Soueix. Philippe, notre guide, nous accueille avec son franc sourire et ses yeux pétillants de malice, depuis l’an dernier il n’a presque pas changé …. un peu plus arrondi et une barbe un peu plus fleurie ! L’endroit nous est familier, nous retrouvons les chalets de l’an dernier, le dîner (peut-être le même que l’an dernier !) … et quelques brindilles dans la cheminée qui ne suffisent pas à réchauffer Monique qui revendique de grosses bûches à brûler !

Samedi 8 février – La terre a changé de couleur, ce n’est qu’un leurre ! Point de neige, seulement une blanche couche de gelée. Cette année, en guise de raquettes on peut presque opter pour les chaussettes/claquettes. Nous voilà partis pour 9 km de rando, 770 m de dénivelés, objectif 1794 m Port de Saleix, puis 2086 m Mont Ceint le bien nommé… dont le mamelon suscite pour certains un tel attrait que l’on dirait que des ailes leur ont poussé … alors que d’autres ont du mal à atteindre ce mont sacré ! Pauvre Flo, dès le début de matinée, son mollet a flanché mais telle une guerrière elle persévère. Que fait-on une fois l’obstacle grimpé ? on redescend comme on est monté ! Pas vraiment, c’est par un autre versant couvert de végétation entremêlée de plaques de neige verglacée, que nous attaquons la descente. Et ce qui devait arriver, arriva ! Sylvie, patineuse au pas mal assuré, loupe sa figure imposée et vient s’étaler sur le névé ! Menton égratigné, nez éraflé, plus de peur que de mal, elle garde le moral… de toute façon que faire au milieu d’un désert médical ! Les premiers de cordée ont la chance de voir s’envoler 2 perdrix des neiges, blanches immaculées, Victor n’oubliera pas ce moment qui l’a épaté. A l’abri de quelques rochers, nous posons nos séants plus ou moins fatigués et tentons de reprendre un peu d’énergie en grignotant un pique-nique plutôt léger. Flo en profite pour offrir son mollet aux straps magiques de Philippe qui, au passage, la complimente d’être dotée d’un muscle aussi galbé ! Pour regagner nos véhicules, par où va-t-on passer ? Philippe a des doutes, flanqué de son aide de camp –Victor- il part devant. Nous attendons le feu vert, le passage n’est pas très ouvert ! Ne pas glisser, telle est la priorité, s’accrocher à quelques rochers, il n’y a plus qu’une langue de neige à passer, influencés par Flo la ressuscitée qui la descend sur les fessiers, nous sommes 2 ou 3 à l’accompagner, seul inconvénient nos derrières mouillés. Cerise sur le gâteau, au détour d’une vallée, un gros troupeau d’isards s’enfuie sur le flanc de la montagne et s’arrête pour faire le guet. Arrivé sur l’arête, détaché dans le ciel, il donne l’impression de poser pour la postérité ! Cette randonnée est vraiment sympathique, même sans neige le Couserans est magique … Soirée tranquille près du feu toujours aussi fébrile, Monique –taquine- ne peut s’empêcher de titiller nos compagnons esseulés, 4 beloteurs/euses jouent à qui perd gagne, chacun chacune rejoint son chalet pour un repos bien mérité … et digérer le dîner, un cassoulet !

Dimanche 9 février – Encore plus beau qu’hier, le ciel est dégagé, le soleil ne va pas tarder à percer ! direction Uchentein avec comme point de mire le Pic de l’Arraing (1674 m), 700 m de dénivelés ! C’est devenu coutumier, au pays du fromage on ne repart pas sans la spécialité ! Sur un marché local, nous faisons le plein de cette fameuse denrée qui restera toute la journée dans les véhicules au risque de les embaumer ! Au cours de la montée, nous atteignons une ancienne carrière de marbre

dont les parois griffées laissent apparaître les stigmates des extractions passées. Philippe, conteur généreux, nous raconte l’histoire de ce lieu … et nous repartons toujours plus haut ! Au loin, une cabane aménagée, nous arrivons au Col de l’Arraing. « Grignotez», nous dit Philippe. Il n’y a plus qu’une heure et 300 m de dénivelés pour pique-niquer. Un lacet à droite, un lacet à gauche … en tournant et retournant sans arrêt, notre but est atteint, nous prenons d’assaut le Pic de l’Arraing. Premier réflexe : éviter les chardons au risque de les retrouver coincés dans le pantalon (n’est-ce pas Sylvie ?). Une fois installés, nous nous sustentons en contemplant un paysage dont on ne se lasse jamais, tandis que dans le ciel tournoient quelques rapaces semblant nous surveiller tout en gardant leur distance. Pris par le temps, nous optons pour la proposition qui consiste à repartir par là où nous sommes arrivés… mais c’est sans compter sur notre vitalité. Victor, en tête bien sûr, donne le tempo et c’est en courant (ou presque) que nous redescendons au cabanon. De là, nous empruntons un sentier muletier à flanc de montagne, un instant d’inattention et c’est la chute assurée ! Philippe nous dit que c’est l’un de ses endroits préférés, même si dame nature n’est pas encore réveillée, il est facile d’imaginer la beauté de ce passage en été. Cette fois nous sommes en avance sur le timing, nous prenons le temps de clôturer cette journée autour d’un pot de l’amitié. C’est à Castillon que nous envahissons l’unique café animé et qu’au milieu des fervents de rugby nous trinquons à une prochaine fois … et pourquoi pas avec Philippe au Val d’Aran !

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando