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[Récit] Sortie raquettes 2017

SORTIE RAQUETTES 2017

Vendredi 10 février

Avec radio Phil, les kilomètres défilent ! Même le bouton arrêt ne pourrait faire cesser le flot de paroles débitées. Grâce à la pose pipi/café de Rabastens sur Bigorre, Philippe interrompt provisoirement le son … à peine remonté dans la voiture, sa verve le reprend plus que jamais ! C’est bien ainsi, Philippe est un remède contre l’ennui ! A l’entrée de Gavarnie, notre gite, le gypaète, est accueillant, dans la salle à manger de grandes tablées, devant la cheminée un assortiment de draps colorés, le patron se donne un air un peu grognon mais l’on sent tout de suite qu’il a bon fond ! Au premier, les chambrées. Dans quelques mètres carrés, 7 lits sont installés, les plus audacieux ont même un petit nid perché au bout d’une échelle de tous les dangers mais interdit aux titulaires d’une prostate à débit incontrôlé ! Alléchés par une bonne odeur de soupe mijotée, les premiers arrivés font honneur au dîner. A la table d’à côté, des employés de la station de ski, bien intentionnés, nous prévoient en terme de météo un samedi plutôt mauvais.

Samedi 11 février

Après une presque grasse matinée, effectif au complet, la journée semble bien s’annoncer. Une fois de plus, heureusement que nous n’écoutons pas les apprentis en météorologie, nous voilà partis à la conquête du Col de Lary. La montée s’annonce assez rude, quelques passages à forts dévers, avec calme et sans précipitation tout le monde devrait y arriver. Un premier faux col, la brèche de Roland n’a pas changé, plus haut, c’est sur un piton rocheux enneigé avec vue sur le domaine de Gavarnie que nous prenons le temps de nous ravitailler. Malgré le soleil au zénith, à 2300 m environ d’altitude la température est plutôt limite. Avant d’entamer la descente Claude sort sa mirabelle de son escarcelle, un surcroît de chaleur ne fait pas de mal même si elle est artificielle!
Là, plus question de suivre la trace, chacun sa route … ou sa déroute ! Quelques gamelles sans gravité, quelques arrêts incontrôlés, Claude siffle la récré, sous prétexte de repos, délestés des sacs à dos, nous nous laissons tomber à la renverse, à qui réalisera la plus belle trace dans la neige immaculée ! Quelques jets de boules de neige plus ou moins malhabiles, la séance est terminée, nous repartons d’un bon pied ! Tellement revigorés qu’à 14 heures environ, arrivés au parking, nous avons encore un trop plein d’énergie et décidons d’aller voir de plus près le Cirque de Gavarnie.

Victor pour qui c’est une première avec Accro est épaté par le niveau … des filles qui «génétiquement sont moins fortes que les garçons ». Même si c’est un peu « macho », venant de Victor c’est un compliment vu son palmarès de sportif éminent !

Sur le panneau du village le Cirque à 3 heures aller/retour est indiqué, les conditions sont rêvées, le dénivelé très modéré, il n’y a qu’à repérer la raquette dessinée sur les balises et se laisser glisser. Un passage en forêt, c’est parfait ! A gauche une trace sans signalisation, elle semble nous conduire vers la bonne direction. Aucune hésitation, nous l’empruntons. Un pont étroit et enneigé à traverser, accrochées à une paroi des chaînes sont là pour nous aider à franchir un pas mauvais, nous voilà au milieu des sapins sans trop de visibilité. Une énorme coulée sur le côté, des parois rocheuses ornées de stalactites du plus bel effet … à peine avons-nous décidé de continuer encore un moment, le soleil commençant à décliner, le fameux hôtel du Cirque apparaît ! Arrivés sur sa terrasse, malgré une luminosité peu favorable, la vue sur le Cirque est remarquable. Différent de son aspect estival, ses multiples cascades sont pétrifiées, sa courbe est atténuée … il vaut bien l’effort déployé pour arriver jusqu’à proximité. Ne pas trop s’attarder, il faut rentrer. Sans hésiter, Claude nous fait repasser par le même itinéraire boisé même si nous devons reprendre à l’envers le passage chaîné. Heureuse initiative, un bruit énorme, sûrement une coulée tout près de l’endroit où nous sommes. Arrivés au gîte, le temps de se refaire une santé à défaut de beauté, l’heure de l’apéro a sonné. Pour rester dans la bonne humeur, quoi de mieux que de re-raconter l’histoire du lapin et du perroquet tatoués… et ce, malgré la surprenante pudibonderie de Christian choqué par l’audace d’une sexagénaire décomplexée !

Les corps sont un peu fatigués et la plupart sont allés se coucher, hormis 4 joueurs de belote invétérés … et là encore les filles (Françoise et Dominique, pour ne pas les citer) ont gagné ! Victor ne doit plus rien comprendre à la génétique !

Dimanche 12 février

Pas question d’aller sur Saugué, le temps est trop brouillé. En attendant le plan B, prenons le petit déjeuner. Décidément Jean-Marie aurait dû rester au lit ! sur le sol les débris de son bol, sous son fessier le pied fracassé de son tabouret pourtant épais. Il lui en faut plus pour perdre son tonus ! Après en avoir délibéré, les encadrants proposent aux encadrés de faire une balade de santé et revenir au gîte pour pique-niquer. Faire et défaire c’est toujours randonner, faute d’avoir trouvé le chemin de Holle, nous reprenons le trajet d’hier à l’envers. Le paysage immaculé a perdu sa virginité, une couche de poussière ocrée s’est déposée, un coup de sirocco sur le blanc manteau !

Avant de se quitter, attablés au chaud dans la salle à manger, les bons moments sont remémorés, les nouveaux sont conquis, les anciens sont ravis… et toujours en fond musical, la petite voix de Marjo au timbre si identifiable !

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando

 

[Récit] Séjour Aragon 2016

SEJOUR EN ARAGON  « LA SIERRA DE GUARA »

Jeudi 05 mai 2016 – Alquézar

Remplis d’énergie, de très bonne heure nous voilà partis. Même la somnolence de la serveuse du bar de Seissan n’arrive pas à nous démotiver. Entre débordement de lait et passage de la serpillière sur le plancher, elle arrive quand même à nous servir nos cafés ! Alquézar apparaît ! son label «un des plus beaux village d’Espagne » n’est pas volé … l’heure de déjeuner est dépassée, sur un parking éloigné nous pique-niquons, ce n’est qu’après s’être sustentés que nous aviserons !  Une fois démarrés, plus rien ne peut nous arrêter, même pas l’absence de bâtons qui, pourtant, auraient été parfois très appréciés. Le Rio Vero au lit enchâssé dans la roche nous offre ses eaux émeraudes et nous invite même à le traverser. Pas le choix, nous devons y aller ! chaussures aux mains pour les plus audacieux, chaussures aux pieds pour les moins courageux.  L’adversité ne vient pas de l’eau émeraude pas très chaude, mais des cailloux qui n’ont de cesse de nous mettre à genoux.  Sous leur apparence de ne pas y toucher, ces galets agressent fortement nos plantes de pieds. A l’issue d’une quinzaine de gués, les va-nu-pieds sont épuisés… mais secs ! les bottés sont guillerets … mais mouillés !  Pour s’extraire de cette remarquable enclave naturelle, une seule voie : les passerelles suspendues au dessus du vide ou accrochées à la paroi. Au bout de la montée, Alquézar et ses terrasses de bar très animées devant lesquelles il n’est pas possible de passer sans s’arrêter (il faut bien avouer qu’on y retrouve toujours les mêmes assoiffés !). Une fois le village visité, il est temps de prendre nos quartiers à l’Hosteria de Guara, située à Bierge, au cœur de la Sierra. Dessus de lits à volants fleuris, les chambrettes sont désuètes, et même si ce soir il y a pénurie d’eau, l’accueil est des plus cordiaux.  Regroupés côté bistrot, nous ouvrons les festivités par une sangria-apéro. Moment de détente et convivialité au cours duquel Annie et Alain D., emportés par l’euphorie du moment, font des aveux surprenants sur leurs tatouages de lapin et perroquet à des endroits très singuliers !

Le dîner est servi dans la salle de restaurant de l’hôtel, nappe et serviette en tissu,  paëlla au menu, rien à jeter ! tout à garder !

 

Vendredi 06 mai 2016 – Real de Mascύn : de Rodellar à Otίn

Départ de Rodellar. Nous avons l’impression d’être à la maison, un groupe de Damazan dans la rue nous croisons. Accélération pour les « semer », ils sont nombreux et prennent la même direction. Très vite nous trouvons le chemin qui déambule dans un paysage de rochers, parfois troués,  l’imaginaire humain y voit même un dauphin. Un passage dans un muret et là nous nous retrouvons au milieu d’une forêt de chênes démesurés, tellement énormes qu’il faut s’y prendre à plusieurs pour faire le tour des troncs. Etonné Michel s’interroge sur ce rapprochement boisé, Claude Sar . à l’humour toujours exacerbé lui suggère d’en profiter pour recharger … son portable !  Alain C., inspiré veut une photo groupée, rien pour poser l’appareil,  son côté bricoleur ressort, ses deux bâtons plantés et rapprochés deviennent support.  Arrivés à Otin, village abandonné, ses maisons en ruines, son église délabrée, ne nous gâchent pas le plaisir de nous ravitailler. Installés le long d’un muret, la pause est  écourtée, l’air et le vent sont frais … et puis il y a Damazan qui vient d’arriver !!!  En contrebas, un bar ! fermé pour cause d’ermite décédé ! pas de café, direction l’église de Nasarre… enfin presque !  suite à une orientation déboussolée, nous prenons le chemin des écoliers.  Le tir vite rectifié, la chapelle visitée, direction le Dolmen de Losa Mora. C’est encore avec quelques hésitations que nous arrivons à destination. Alain C., tel un menhir, campé sur la lourde pierre plate, entouré de ses « sujets », pose en photo pour la postérité !  Descente dans les éboulis, de quoi attraper le tournis, un simple relâchement et c’est l’affaissement ! A 18 heures, nous sommes attendus chez une copine d’Alain C., Montse, qui, aidée par sa fille Violetta, nous a préparé une super sangria.

Encore une belle journée même si le soleil a du mal à se montrer, re-sangria à l’hôtel et comme si nous avions fait un effort inhumain au dîner nous sont servis lasagnes et lapin (encore lui … mais ce n’est pas le même qu’hier !).

 

Samedi 07 mai 2016 – Pacos de Morrano – Fuentes de la Tamara y el Puntillo

La pluie tombe fortement, l’encadrement est sur les dents. Tout en préservant le programme de la journée, il faut s’adapter. A la présentation de la matinée, Alain évoque la présence d’espèces rupicoles. Personne n’ose demander « qu’est-ce que c’est ? » Seul Claude Sar. a sa définition « c’est quelqu’un qui picole dans la rue, comme moi avant ! » Nous partons de Morrano … en espérant ne pas trouver « Nadine » sur le camino ! Celui-ci serpente au milieu des oliviers et des amandiers qui semblent cohabiter depuis des centaines d’années.  L’ambiance est gaie, les langues déliées. D’abord sérieuses, certaines filles font une revue de presse internationale, sans épargner Trump l’américain qui a intérêt à se la fermer ; puis dans un délire collectif elles évoquent l’éventualité de se déplacer à l’avenir en car … seulement dans le cas où elles auront procédé au casting très poussé pour choisir le chauffeur. D’ailleurs, plus tard, accroché à une paroi, un éphèbe torse nu et bronzé apparaît … voilà bien un spécimen à caster ! Michel, encore lui, est toujours aussi proche de Claude Sar. et nous fait même une confidence « quand on ne nous voit plus, on s’en met un coup » (traduction : « quand on ne nous voit pas, on accélère le pas »). Une fois contourné la formation rocheuse surplombant le canyon, « el huevo », qui n’a rien d’un œuf mais plutôt  d’un gros tas de crêpes entassées, nous faisons face à cette barrière rocheuse où vivent les fameuses espèces rupicoles. En guise de guetteur, une grosse autruche affalée sur un arbre, c’est un des vautours du quartier qui s’envole lourdement à notre arrivée. Incroyable ! des rapaces à tous les étages ! Et pour mieux se montrer, ils s’envolent les uns après les autres toutes ailes déployées. Un ballet aérien, ne manque que le son d’un opéra wagnérien. Les pieds sur terre, la tête dans les airs, quelle féérie ! c’est inouï ! Revenus à l’hôtel, nous pique-niquons sous la tonnelle. Comme dit Claudette « qui regarde trop la météo passe sa vie au bistrot». Pas de temps à perdre, direction Salto de Bierge où nous nous engageons sur le chemin qui mène aux fontaines de la Tamara et del Puntillo. Mais pourquoi Fabienne est-elle déchaînée? devant, rien ne peut l’arrêter, son secret : nous marchons sur une piste aménagée « handicapés » ! Todo va bene !  les fleurs nous offrent leurs belles couleurs, les genévriers nous caressent les mollets, les rapaces se délassent… jusqu’au moment où  arrivés au gué nous devons le traverser. De gros blocs en guise de pas japonais … quelques uns passent en enjambant,  Fabienne prend son élan mais attirée par l’eau comme un aimant elle plonge son séant dans le tourbillon du torrent ! un seul rocher vous manque et tout est dépeuplé !  Une grande flaque aux eaux claires, le paradis sur terre ! grimpés sur les rochers nous découvrons les gorges aux formes spectaculaires … assis sur un banc, Claude Sar., Alain C, Serge, nous font un remake des vieux du Muppet’show, penchés sur leur bâton entre les jambes ils soupirent « Eh ! oui » ! Au loin, une naïade à moitié nue tente tant bien que mal de réparer les affres d’un naufrage incontrôlé … Tiens ! à l’arrivée il manque 3 égarés. Sûrement pris par une envie pressante, Michel et Claude Sar. ont pris la tangente … pas de pot, ils n’ont pas pu semer Alain D. qui s’est joint au duo.

Dîner « parillada » à l’Hosteria Sierra de Guara … une adresse vraiment extra !

 

Dimanche 08 mai 2016 – Ermita de San Martin

Mystère ! ce matin nous avons rendez-vous avec Tito, un ermite des temps modernes, qui doit nous divulguer un secret. Nos voitures s’enfoncent dans un chemin  défoncé, au bout une maison délabrée, manifestement notre arrivée est annoncée. Notre homme, à l’aspect plutôt négligé, s’exprime en français avec un léger accent étranger. Barbe fleurie, bonnet sur la tête enfoncé, poignard au ceinturon, le regard est vif, les propos écolos. Une page blanche, un stylo, il nous dessine dans les moindres détails l’itinéraire à emprunter pour accéder à l’ermitage par sa propriété privée. Bien qu’il évoque la présence de chaînes et un sérieux dénivelé, à ce moment là personne ne percute sur la difficulté du trajet.  Le premier, puis le deuxième indice passé, nous nous enfonçons dans les entrailles du canyon. C’est du sérieux, Claude Sal. assure et même déjoue le piège dans lequel nous avons failli tomber ! « Après les deux pitons, surtout prendre les escaliers dans la roche creusés » a bien précisé Tito… Jean-Marie n’a sûrement pas tilté ! Encore des vautours agités … une pluie fine commence à tomber, ce n’est pas pour arranger notre descente assez risquée ! et dire qu’il faut remonter ! Une fois passé la passerelle qui enjambe le rio, de l’autre côté l’ermitage est un peu plus haut. Tout çà pour çà ! Blotti au pied d’une muraille vertigineuse, il ne faut que quelques minutes pour visiter l’ermitage de San Martin et penser à l’ermite qui n’avait pas intérêt à oublier le pain ! Malgré un tenace crachin, toujours sous le regard protecteur et l’entraide de quelques uns de nos compagnons de chemin, le retour se passe plutôt bien, même très bien. A tel point que nous explosons la prévision de Tito qui nous avait annoncé 4 heures de rando … alors que nous en avons mis à peine 3.  A tous et à toutes, bravo !

Un dernier déjeuner sous la tonnelle à l’hôtel, il est temps de ranger notre attirail et rentrer au bercail.

 

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando

[Récit] Le Cantal

Le parking de Conforama, tout commence là. 

Jeudi 1er mai –  point de défilé, point de jour chômé, les randonneurs d’Accro Rando motivés partent groupés, destination le Cantal, plus exactement Le Falgoux, plus précisément La Chaze. Avant d’arriver à bon port en fin de matinée, visite de Figeac, ses ruelles, sa place aux maisons typées … et ses vendeurs de muguet ! Le gîte, maison cossue de la Région, est bien aménagé … et même garni. Les frigos débordent de denrées, tout est pensé, tout est étiqueté,  du petit déjeuner au dîner, nous ne risquons pas nous tromper … surtout nous ne risquons pas  la pénurie, plutôt la boulimie !

Dehors, le temps n’invite pas à la balade, tant pis, nous en avons trop envie, nous enfilons les capuchons et  à la conquête du Puy Mary nous partons.  Une seule voie accessible, la route, deux cyclistes nous assurent que nous pouvons y aller et les voilà repartis vers un autre sommet. « Ils montent comme moi je descends » dit Francis en les regardant s’éloigner.  Dans le brouillard nous ne voyons que nos pieds et les névés. Arrivés sur une terrasse où nous imaginons le panorama par temps ensoleillé,  il fait tellement froid que nous redescendons à grandes enjambées.  

Premier dîner d’une série gargantuesque, une choucroute tellement démesurée  qu’au bout de 4 jours il en restait ! Question de digérer avant de se coucher, Bernard sort sa gnôle … un petit gorgeon, c’est trop bon ! Tandis que certains se retirent, d’autres tapent le carton. Les plus entraînés à la belote font une drôle de tête,  Claudette qui apprend à jouer, ne fait que gagner. La vie est injuste, ce sont les plus chanceux qui mènent le jeu !

Vendredi 2 mai –  le rideau levé, l’horizon est bouché, il fait mauvais, la seule chose à faire visiter Salers.  Au petit déjeuner, entendre Alain prononcer « pique nique » au lieu de « picnic» amuse beaucoup Françoise qui se met à l’imiter. Avec son air parisien,  le contraste  est encore plus marrant, l’accent occitan lui va comme un gant !

Salers se glorifie d’être le plus beau village de France. C’est incontestable, le lieu est remarquable, malgré le temps frisquet et l’humidité. Les plus courageux battent le pavé, les plus frileux se réchauffent dans un café. A proximité de là, nous visitons la cave de Salers où nous faisons notre marché. Satanée météo, il ne fait toujours pas beau ! au gite nous revenons et pique-niquons. Après-midi rebelote pour les plus acharnés … et Claudette continue de gagner !!  Les plus animés bravent la tempête et vont salir leurs souliers ; deux garçons survitaminés partent à la conquête du Roc Merle, rocher qui nous surveille depuis notre arrivée. Comme si nous n’avions pas assez à manger, pas question de rater la visite du Salon des Sites Remarquables du Goût qui se tient actuellement à Salers. Sur la route du retour, l’imprévisible Bernard rebrousse chemin,  il a vu une fermière dans le pré et veut savoir pourquoi dans les troupeaux le taureau est blanc alors que les vaches Salers sont toutes acajou foncé.  Il est content, il a sa réponse : il est blanc parce qu’il est plus performant !

Comme à l’accoutumé, l’apéro Accro Rando coule à flot,  Bernard nous avoue alors  un secret : il est sourcier. Le défi lui est lancé : qu’il le prouve !  Un pichet d’eau, une bague, un bout de ficelle, il se concentre, le pendule commence à tourner … nous sommes assez stupéfaits ! Plusieurs d’entre nous font  un essai, le pendule reste raide comme un piquet. Notre magicien prend nos bras en mains et voila que la ficelle s’excite,  maintenant il n’y a plus d’ambigüité cet homme est pénétré !

Et si on passait à table ! ce soir truffade ! un plat plus gros que tous nos estomacs réunis,  rien qu’à le regarder on grossit ! Lourds et lents nous montons nous coucher, demain il faut se lever dès potron-minet,  une rude journée nous est assurée.

Samedi 3 mai – le ciel est dégagé, 8 h 15 tapantes nous partons … sans savoir à quelle heure nous rentrerons ! Nous grimpons, nous grimpons, direction le Puy Violent à plus de 1600 m d’altitude. Pour l’atteindre, c’est le cas de le dire, il faut se faire violence. Le soleil est de la partie … et le vent aussi ! Il fait si froid qu’à un moment, sur une arête, le groupe joue le remake de la Marche de l’Empereur en se serrant les uns contre les autres comme les manchots pour avoir chaud. Au loin des meutes de chamois apeurés, des névés traversés, des torrents échevelés, des prairies détrempées, le sommet est atteint, comme à l’accoutumé embrassades générales pour nous féliciter. 16 nous sommes partis, 16 nous sommes arrivés, bravo Accro Rando, nous sommes tous des héros ! A l’abri de quelques rochers affleurant  nous pique-niquons rapidement. Comme il est difficile de reprendre le rythme après l’arrêt. Les dos sont courbés, sur nos bâtons appuyés doucement mais sûrement nous grimpons. La dernière montée de la journée est carabinée. Le moment de redescendre est arrivé, quelques forces retrouvées, encore des névés piétinés, le plus court chemin étant la ligne droite, pas de problème les tournants sont contournés, au risque de dégringoler tellement les bois sont détériorés. A l’invitation de Claude, Francis dévie son sentier pour faire le tour de sa propriété la bien nommée :  le Roc Merle.  Quant aux autres, ils rentrent au bercail par le goudron. Comme c’est long ! Plus l’on marche, plus l’on s’éloigne, un dernier chemin inondé par le torrent à côté, il est 19 h 15 lorsque nous arrivons. 11 h sur les pieds, comme dit notre Président  « vous m’épatez ! ».  Même si le temps perdu ne se rattrape jamais, on peut dire qu’aujourd’hui  le programme était surdosé  … et en plus, pour ça, on a payé ! Un petit vin sucré, une douche brûlante, il n’en faut pas plus pour être requinqués. Répondant à l’appel de l’apéro, tout le monde est là pour déguster les excellents toasts au foie gras « Clau» accompagnés du vin blanc « Accro ». Ce soir encore, Bernard est la star, il se dit mentaliste. Avec la complicité de sa Miroska, notre Mir de service nous fait une démonstration … devant notre scepticisme, et par amitié pour nous ou peut-être par pitié pour notre crédulité, il nous avoue son secret, point de don nous sommes tous des pigeons !

Surtout ne pas rester sous-alimenter, encore ce soir nous sommes gavés … et comme s’il n’y en avait pas assez, Bernard nous sort de derrière les fagots un bocal de pruneaux à l’eau de vie ! A tomber … Pour cause de participants fatigués, le concours de belote est annulé.

Dimanche 4 mai – Hier nous avons investigué la rive droite, ce matin c’est la rive gauche. En bas les voitures sont givrées, les flaques d’eau sont gelées, en haut le vent n’est pas calmé, anoraks, bonnets, gants, telles sont nos tenues de marcheur printanier.  Nous grimpons sur un sentier dégagé, en cette période la montagne n’est pas encore  fréquentée, la seule belle apparition du moment : un groupe de jeunes éphèbes légèrement vêtus qui ne font qu’une bouchée des mamelons pointus. Au loin le Plomb du Cantal, plus près le Puy Mary, le paysage nous incite à la contemplation. En haut d’une barre rocheuse, bien à l’abri du vent, devant un panorama unique, nous nous posons pour le pique-nique.

C’est le moment de mettre un terme à notre séjour, comme d’habitude, ce fut une réussite … une seule envie, la prochaine fois … nous entendons déjà notre Président dire « on enchaîne » « on enchaîne ».

 

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando

[Récit] Sortie raquettes

Vendredi après-midi, rendez-vous est pris, la voiture des filles se remplit. Le coffre est grand, heureusement ! à la grosseur des  bagages le séjour va certainement durer longtemps … la peur de manquer ou le besoin de posséder ? c’est une question sans réponse, s’il y en avait une les sacs ne seraient pas si bourrés ! C’est dingue comme les papotages réduisent le temps du voyage. Arrivées à destination, Alain et Jacques sont attablés … écoutant les consignes de Monsieur le Curé. Roi des règlements, il en accroche partout et trouvant qu’ils ne sont pas assez clairs, il en rajoute au dessus de la gazinière !

Des participants, il en arrive sans arrêt, pour le dîner, il va falloir assurer. Nous n’en sommes pas encore là, pour le moment c’est l’apéro pour les « Accros » et le plaisir de trinquer à notre future rando. Un, puis deux, puis trois … c’est pas moins de 5 paquets de pâtes que nous lançons dans le faitout, pour demain il faut tenir le coup ! Même en y revenant plusieurs fois … le stock est inépuisable … il sera resservi samedi sur la table !

Fin du repas, chacun chacune, dans son domaine de compétence, s’activent pour assurer ce qui, à notre curé  tient tant à cœur, l’intendance ! Quel foutu lave-vaisselle ! déjà l’an dernier il nous avait causé tracas, malgré les explications, les notices,  nous sommes dans l’embarras. Première tentative, eau non chauffée, assiettes pas lavées ! encore faut-il comprendre les couleurs du voyant : vert, tu espères ! bleu, tu peux ! rouge, rien ne bouge ! 

Après l’agitation en cuisine, tout le monde se dissémine, réveil 7 heures, le col d’Aspin c’est pour demain, en passant par le Pla del Naou si le temps est doux !

Samedi matin : Le fourgon du Président chargé de raquettes et bâtons entremêlés, le ciel plutôt dégagé, la neige quelque peu clairsemée, nous partons pour la journée. Comme dit Josiane « qui regarde la météo, reste au bistrot ». Heureusement qu’une fois de plus, nous agissons à l’instinct malgré le temps  quelque peu incertain. Lentement mais sûrement la colonne progresse, les premiers dénivelés ne sont pas faciles à amorcer, arrivés au balcon, nous contemplons le paysage pyrénéen et ses mamelons !   Il est déjà presque midi, sur une zone tout en bas, aussi herbeuse que bouseuse, nous posons notre séant espérant manger tranquillement. A peine installés, le vent et le froid se font sentir, le lieu n’est pas si accueillant que ça, nous remballons assez rapidement notre barda. Qui a eu la bonne idée de descendre ? même si le repas a été frugal, il pèse sur le mental. Il faut aller loin en soi pour remonter cette pente infernale. Un arrêt pour récupérer, un gorgeon d’eau de vie de Claude sortie de son blouson, une amorce de descente et là c’est la récré ! une boule de neige furtivement lancée et c’est le début d’une bataille rangée ! dures, molles, grosses, petites, glaçantes, dégoulinantes, ça fuse de partout ! en plein dans le mille pour les plus habiles, toujours à côté  pour les moins exercés et comble de la déloyauté : remplir de neige le dos du Président quand il est à terre, courageux mais pas téméraire !

Trop forts, trop rapides, nous bouclons cette virée à la mi-journée. Quartier libre. Plusieurs groupes choisissent de faire ce qui leur plaît ! Remise en forme à Balnéa, shopping à Saint-Lary, reconnaissance de la rando du lendemain  … et courses à l’Intermarché  pour quelques « ménagères de +/- de 50 ans » !

A notre retour, le vin chaud coule à flot ! belle initiative des hommes d’Accro Rando ! Ce soir, Monsieur le Curé est notre invité, nous sommes 36 à dîner. C’est bien connu, la montagne ça creuse, nos « cuisinières » besogneuses ont assuré, les cuisses de canard/petits pois sont dévorés … il reste même un peu de place pour les pâtes de la veille améliorées !

Comme d’habitude, dans la journée nous nous étions promis de chanter à la veillée …. la corvée de vaisselle terminée, presque tout le monde regagne sa  chambrée … à une table, un groupe restreint papote, tandis qu’un autre « tarote ». 

Dimanche matin : un œil à la fenêtre, le ciel est assez net. A peine le petit déjeuner avalé, pelle et balai entrent en activité, impossible de ne pas les trouver, les notices de Monsieur le Curé sont là pour nous guider. Il faut l’avouer, le lieu est propre et accueillant, il a raison d’être exigeant ! Il a neigé sur le Col d’Azet. Emmitouflés comme des sibériens, nos raquettes crissent sur la neige lisse du chemin. Contourner la difficulté, pourquoi pas se disent certains ? vite rameutés par le chef de cordée, de cette pente le groupe n’en fait qu’une bouchée. Il est déjà presque midi, tandis que le soleil n’arrive pas à percer le plafond épais, éparpillés sous des pins torturés, nous nous mettons à manger. A rester figés, comme on dit « nous nous sommes vite caillés».  Nous revoilà repartis, et comme la veille, après le réconfort l’effort ! C’est bien de dévaler, encore faut-il remonter !  Doucement mais sûrement, le parking au loin s’est rapproché, le week-end s’est terminé … sur les crêtes d’Azet, par le vent qui se levait, nos traces étaient déjà effacées …

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando

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