RANDO NAJAC

Samedi 21 Mars 2015

Gendarmerie de Tournon,  la voiture A et la voiture B ont rendez-vous, direction Najac dans l’Aveyron.

Ecartez-vous du quai, un train en gare de Najac va rentrer. Un groupe de randonneurs attend là, il le regarde passer, c’est le lieu insolite du départ de la randonnée. Pendant ce temps, la voiture A et la voiture B repartent vers Laguépie, où nous dormons ce soir, ne revient à Najac que la voiture A.

 Au-dessus de nos têtes, Najac la haut perchée, trop près, c’est par une boucle de quelques kilomètres, question de se chauffer, que nous nous retrouvons à son pied. Du souffle il en faut pour atteindre ce village dit l’un des plus beaux de France. Pas possible de s’égarer, il suffit de suivre la rue principale pour visiter. A cette saison, guère d’animation, seuls quelques restaurants annoncent l’addition. Depuis le matin une pluie fine tombe sur nos anoraks, grimper sur l’arête rocheuse de Najac creuse les estomacs. A l’unanimité nous souhaitons confortablement pique-niquer. Pourquoi se refuser cet honneur : notre Président nous invite chez Monsieur le Gouverneur. Une bâtisse imposante, en rénovation, voilà sa Maison. Un trou dans le mur, nous pénétrons dans une pièce en ruine, au sol des gravats, peut-être des rats, de la poussière en tas, bref ! Nous sommes abrités… la noblesse n’est plus ce qu’elle était ! Comme vous l’imaginez, nous repartons sans remercier, sur les 25 km de la journée, il en reste encore une tapée.

Alors que nous cheminons tranquillement mais sûrement ! Hallucinations ! Un vélo, un râteau, une poussette, une brouette, un arrosoir, une armoire … des dizaines et des dizaines de jouets colorés décorent les arbres de la forêt. Ceux qui l’ont fait ont dû bien s’amuser … en tout cas ça fait son effet !  Avant d’atteindre la rivière Aveyron, le chemin serpente à travers une végétation biscornue et poilue. Disparaissant sous la mousse dégoulinante, l’atmosphère est étrange, on dirait la forêt de Brocéliande. Elfes, trolls et autres farfadets doivent bien se marrer de voir ces humains encapuchonnés de peur de se tremper ! Le Président annonce « plus que 2 km », dopés, cadence accélérée, pas de maison à l’horizon, Laguépie ce n’est pas ici… il fallait appliquer la Tva à la distance donnée !

Arrivés au gîte, le chauffeur de la voiture B repart avec le chauffeur de la voiture A pour que les deux véhicules soient là demain matin. Vous l’aurez compris, ce séjour n’était ouvert qu’à des randonneurs diplômés en mathématiques, il fallait beaucoup réfléchir pour mettre en place une telle tactique.

18 heures, toutes et tous chez Fifi, au bar de Laguépie où se retrouvent les passionnés de rugby. Malgré la défaite des Français, nous buvons à notre santé ! Un dîner sympa dans une pizzéria, retour au gîte réputé pour sa tranquillité … sauf ce soir car les chasseurs ont la bonne idée de faire leur repas dans le bâtiment d’à-côté.

Mais il est trop tôt pour se coucher. Alain, chanteur au  talent caché, propose de revisiter les vieux standards français. Regroupés dans une chambre, nous tentons tant bien que mal d’improviser une chorale. Au début, ça manque d’air, à la fin un vrai concert. Gorges déployées, plus rien ne peut nous arrêter. Le répertoire épuisé, force est de constater que nous devons encore beaucoup travailler… nos exploits vocaux sont vite limités surtout lorsqu’on s’attaque à Mexico de Luis Mariano !

 

Dimanche 22 Mars 2015

Hommage aux chasseurs de Laguépie, ils sont bien élevés, ils sont discrets. Après avoir pris un petit déjeuner debout dans un local-cuisine fourre-tout, nous attendons que la voiture A revienne après avoir accompagnée la voiture B à Cordes sur Ciel. Arrêt café chez Fifi, et nous voilà repartis.

Un soleil voilé, un paysage dégagé, des villages typiques aveyronnais, au loin sur le chemin le seul groupe rencontré. Echanges de bons procédés, c’est presque en copains que nous passons notre chemin. Mouzieys-Panens, c’est sur le muret de son château que nous buvons l’apéro et avalons quelques morceaux. Une dame bavarde s’approche et nous prend le chou avec les «respounchous».

Au loin, Cordes juchée sur son promontoire, ne pas l’approcher rapidement, lui tourner autour pour mieux l’admirer avant de l’affronter. Le GPS d’Alain et la carte de Claude ne sont pas au diapason. Un passage par des champs à la terre amoureuse, une traversée de ferme un peu aventureuse, pas de souci, c’est un bon raccourci. Avant de monter à Cordes notre regard se porte sur une immense demeure au perron gardé par … 2 chèvres (vivantes) juchées de chaque côté de la rampe d’escalier. Premières ruelles escarpées et pavées, tout le monde se tait, c’est le moment de respirer, se concentrer, gérer, deux garçons accélèrent le pas de peur d’être doublés, peine perdue ils n’arrivent pas à nous lâcher, nous atteignons le 7ème ciel, c’est du sommet que nous découvrons Cordes sur Ciel.

Après avoir monté courageusement  … et bien l’on redescend gentiment ! C’est autour du verre de l’amitié, que nous croquons les Croquants … et attendons que la voiture A et la voiture B se rejoignent pour nous ramener !

 

Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando